Traversée du Salto del Soldado au Chili

Cet hivers, avec Felipe, un collègue du Chili, nous sommes allés équiper une traversée en escalade dans le Salto del Soldado au Chili. Cet endroit mythique de la cordillère des Andes, à 1200m d’altitude et 28km de la ville de Los Andes, se situe en contrebas de la route internationale qui relie le Chili à l’Argentine. Il s’agit d’un canyon d’environ 9m de large, 70m de haut, 200m de long, au fond duquel coule le torrent Juncal. D’après Gerhard Abele (1984), cette curiosité géologique proviendrait de l’effondrement puis de l’érosion d’un énorme bloc rocheux, suite à un tremblement de terre, très fréquents dans cette région. Son nom provient d’une légende qui raconte que le 11 octobre 1814, un soldat indépendantiste chilien sauta à cheval les 9m séparant les deux rives du canyon, s’échappant ainsi de la cavalerie espagnole qui le poursuivait. En aval du canyon, des fouilles archéologiques ont révélé les ruines d’un tambo inca (enclos en pierre à bétail).

Un autre aspect de cet endroit est la voie ferrée qui le traverse par le biais de trois tunnels et deux ponts. Cette ligne, produit d’une lubie des frères Clark, fut construite à la fin du XIXe siècle. Elle reliait le Chili et l’Argentine par le biais de plusieurs ponts, tunnels, et crémaillères, avec un passage à plus de 3000m d’altitude. Aujourd’hui, la partie haute a été détruite par les avalanches. La partie basse est encore utilisée pour le transport de produits de la mine, située à quelques kilomètres au dessus du Salto del Soldado.

Deux options furent explorées pour percer les tunnels dans le Salto del Soldado, et c’est la rive sud qui fut choisit pour creuser le tunnel principal, d’une centaine de mètres. Cependant sur la rive nord, des vires et des tunnels étroits à une vingtaine de mètres au dessus du torrent, suggèrent des restes d’exploration. C’est ce qu’on s’est mis en tête de sécuriser cet hivers.

L’opération se déroulera en deux jours. Le lundi 24/12, nous équipons les premiers 30m. Le départ se fait du pont du train en amont du canyon. Heureusement, ce dernier ne passe qu’une fois par jour vers 20h. Avec un peu de fierté, je plante mon premier goujon pour sécuriser le bas de la petite escalade de 3m qui mène à la première vire. Et évidement, comme il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers, le deuxième goujon en haut de l’escalade rechigne à s’enfoncer et tourne dans son trou au lieu de se bloquer, ce qui m’oblige à en mettre un deuxième à côté. Felipe m’assure du bord du pont.

Après 5m de vire, je me trouve dans le premier tunnel de 3m de long, au milieu duquel j’installe un 3e point. Soudain, à mes pieds, se mettent à bouger 2 poussins. Il y a aussi des petits œufs blancs. Nous sommes tombés sur des nids de pigeons!

A la sortie du tunnel, j’installe un point avant et après un passage de 3m un peu plus engagé. La suite est plus tranquille, avec une vire étroite mais bien marquée qui se termine à l’entrée du deuxième tunnel de 5m, où j’installe un relais. D’ici, je peux voir la progression de Felipe sur cette première longueur d’environ 30m. Malheureusement, au moment de percer le trou pour le deuxième point du relais, le perfo s’arrête! Plus de batterie. Il faudra revenir.

Jeudi 26/12. Avec Felipe, on a réussi à libérer la journée. Cette fois, il a loué un pack supplémentaire de batteries et s’est assuré chez lui qu’elles étaient bien chargées. Rapidement, j’atteins le relais inachevé le premier jour. Alvaro, un copain de Los Andes, qui est venu mardi a fini le trou au tamponoir et a posé le point manquant. J’assure Felipe qui me rejoint.

Derrière le tunnel, la vire est large. Elle continue sur 6m puis disparaît dans les courbes du canyon. J’installe un point à la sortie du tunnel, je poursuis jusqu’au virage où j’installe un 2e point. La vire qui suit est aussi large mais elle se trouve recouverte sur un dizaine de mètres par un éboulis, provenant peut-être d’un toit au dessus dans le canyon qui s’est partiellement effondré avec les tremblements de terre. Je traverse avec précaution et j’atteins un replat où j’installe un deuxième relais. Il y a une 30aine de mètres depuis le précédent. Au retour, je poserai quelques points supplémentaires pour améliorer la sécurité.

Felipe me rejoint, se longe et me reprend sur son descendeur. Je continue sur la vire toujours bien large et creusée dans le flanc du canyon. Au bout de 8m, elle tourne et à ma grande surprise, s’arrête! Devant moi, en contre-bas, un énorme toit. La vire arrive sur le côté, à environ 4m du sol. Une tige en acier plantée dans le mur suggère que les ouvriers se laissaient descendre à cet endroit. Je n’ai pas d’autre choix que d’installer un relais au dessus du vide, assez haut pour s’encorder confortablement pour la descente.

Une fois le relais posé, Felipe me rejoint. Je pose la corde pour descendre. Sous moi, se trouve un surplomb que je ne suis pas sûr de pouvoir remonter. J’installe donc un point dans la descente, juste au dessus du surplomb et j’y pose une dégaine pour me tracter à la montée si besoin. La traversée à l’air de continuer de l’autre côté du toit, avec un ressaut facile. Je propose à Felipe de passer une longue cordelette pour remettre la corde en moulinette au retour. Au bas de ce passage, je vais pour poser un point pour l’assureur, quand je me rends compte qu’il s’agit de mon dernier goujon! L’exploration s’arrêtera ici pour cette fois.

Vue du fond du toit, avec le chemin à équiper en rouge au dessus du torrent Juncal.

Ce toit est suffisamment profond et plat pour me permettre de me desencorder en sécurité. Au fond, une galerie est creusée dans le rocher. Je vais jeter un coup d’œil. Là encore, les pigeons se sont installés. Finalement, elle est très courte. Au plus, 4m de long et 1m70 de haut. En face, sur l’autre flanc du canyon, un autre toit, plus petit correspondant probablement à une ancienne vasque creusée par le torrent il y a longtemps. On aurait envie d’y grimper, d’autant qu’environ 20m au dessus il semblerait y avoir d’autres toits plus au soleil. Parfait pour un beau site d’escalade!

De retour au pont du train, je traverse le tunnel ferroviaire à pieds pour rejoindre l’aval du canyon. De là, je me rends compte qu’il manque encore une bonne 50aine de mètres de vires et de tunnels à équiper! Une boîte de 20 goujons devrait faire l’affaire. Ça sera pour le prochain voyage! 

Reconnaissance d’une rando non reconnue

Après un samedi pluvieux, je décide d’aller reconnaitre un rando dimanche parmi des carrières d’ocre hors des sentiers battus. J’ai retrouvé une fiche succincte qui m’indiquait le départ en face du terrain de motocross. J’ai supposé qu’il était à proximité de Goult qui serait donc mon point de départ. Voiture. Dans le 84, routes jonchées de feuilles et branchage., trombes d’eau. Arrivé à Gordes, la météo se calme, j’admire le village, puis emprunte les petites routes qui devraient me rapprocher de la zone à explorer.Je trouve une piste:Goult: 3.5 Km; Trabani:0.5 Km les fenêtres rouges. Voilà qui sent l’ocre! Piquenique, je range dans la banane prévue GPS, Appareil photo, carnet,crayon, et de l’eau qui, une fois biologiquement recyclée, permettra d’abreuver des plantes assoiffées. J’oublie le scan du petit bout de carte que j’avais imprimé. (Hélas!).Piste jusqu’à un chemin qui monte vers les sommets. J’ai du temps, je vais voir. Une jolie clairière à ma droite incite au piquenique ou à la sieste. Le premier étant terminé, je résiste à la seconde. J’arrive à de beau rochers, qui méritent des photos.

Le sommet du 1° se montre propice au piquenique lui aussi. celui d’en face est étonnant, avec ses strates bien marquées.

Je décide, finalement de continuer vers le sommet de ce qui parait être un plateau. Après avoir testé un accès raide, je renonce. tout est détrempé, et si la montée est acrobatique, je me doute bien que la redescente se solderait par une dangereuse glissade avec au minimum mon équipement couvert de boue. Je trouve finalement un bon sentier pour y accéder. De jolies clairières incitent à….

je traverse et arrive sur une petite route. Route? ici? Je suis perplexe mais la suis dans la direction présumée de Goult. Très joli, aucune circulation, et des deux cotés de ravissantes clairières qui….

Une piste démarre dans un virage aigu: Bonne direction, je la prend. Elle recoupe un muret, avec des sentiers des deux cotés, balisage jaune. Pas d’hésitation, j’emprunte celui de gauche. Croisement: passage raide qui redescend dans la vallée, et sentier qui doit être parallèle à la piste. Je suis ce dernier, et arrive à un croisement: Chemin du Mange Tian. Escalier raide mais rigolo. Je croise une piste perpendiculaire! OK! Elle doit rejoindre la piste de départ! Je m’y engage…elle s’arrête sur un emplacement avec un rocher impressionnant et un gros surplomb, et une chapelle.

Bon, joli, et incite….mais…je continue à descendre. Le lieu à l’air entièrement destiné à la religion. Vaste esplanade ombragée par des platanes centenaires, statues, et gigantesque bâtisse. Je me retrouve enfermé à l’extérieur, derrière des grilles que seul un code peut ouvrir. Impossible d’accéder à l’agglomération. Je reviens en arrière, et rencontre une dame. « Suis-je à Goult? » « Non, à Notre Dame de Lumière, c’est un site religieux ». Courte discussion. « Vous avez vu le village de Bories? Ce n’est pas loin » Je ne partage pas cet avis (Je pense à celui de Gordes). Me voilà fort perplexe. Et il me faut retrouver la piste, et ma voiture. Je repars donc en sens inverse. Je cherche vainement un chemin qui me ramènerait sur la piste, en vain.

Sans carte, je ne vais pas prendre le risque de me perdre dans les broussailles et de passer la nuit à la belle étoile au dessus d’une falaise peu engageante. Je repars donc en sens inverse sur le tracé jaune, et m’aperçois que j’en avais shunté une partie: Le village ruiné des bories est là!

La preuve! Je file jusqu’au croisement repéré à l’aller, et emprunte le sentier fort raide qui devient rapidement un mini torrent avec des sources qui jaillissent au milieu du sentier! Enfin, piste, voiture, maison, dodo!

CONCLUSION: Ce sera une jolie rando, avec deux particularités. En positif, pas besoin de chercher longuement un endroit pour le piquenique. Quand on a faim, on s’arrête, on regarde autour de soi, et on s’assied! Coté négatif, il faudra chercher l’accès à Notre Dame des Lumières à partir de la piste. Mais la rando mérite ce petit effort! Claude

Grande Voie – Sainte Victoire

Sortie Grande Voie donc en remplacement d’une sortie montagne vue la météo. On a profité du créneau « beau temps » du samedi pour se lancer dans Austerlitz à l’aiguille des gadzarts. Belle voie, pas facile, continue dans les difficultés et très complète : du facile, du plus dur, du très bien équipé, du plus aéré et même une longueur sans rien. Belle ambiance, pas reposante, même aux relais. Conditions parfaites, et grand plaisir de se retrouver tous les deux pour ce petit défi. Je l’avais déjà faite qlq années auparavant donc je savais la chose faisable, mais encore faut il arriver à le refaire jamais gagné d’avance. Bien motivés en tout cas, tout en reversible, la dernière sur coinceurs pour Philou. Et une descente longue et agréable pour finir de profiter de La Sainte jusqu’au bout.

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