Saint Étienne du grès

Les randos se suivent et ne se ressemblent pas (trop).

Cette fois, ce sont Daniel et Cécile qui nous ont proposé la balade. Rendez vous au parking du mas du Pommet. C’est sans doute un problème d’homonymie qui a fait que nos guides se sont perdus sur la route, et explique quelques errances dans la suite de la rando. Le groupe attend avec inquiétude leur arrivée, car ni l’une ni l’autre ne répond au téléphone. Trente minutes d’angoisse, et enfin ils arrivent! Tout le monde s’équipe et nous voilà partis… pour revenir en arrière…ce n’était pas le bon chemin. La comparaison avec la rando précédente dans le Colorado explique la première phrase. Dans le premier cas, il fallait retrouver de rares et discrets sentiers re-colonisés par la nature, et ici, il y a trop de larges pistes dont les nombreux croisements poseront quelques problèmes d’orientation au groupe.

Malgré les quelques hésitations, nous retrouverons la maison forestière avec ses arbres splendides et une conduite d’eaux pluviales qui réveillera les instincts des spéléos. Le pique nique se fera au bord d’une piste, et un tronc peu accueillant sera difficilement tracté jusqu’à la clairière choisie pour que deux d’entre nous puissent s’y installer sans grand confort.

Après un court repos, nous voilà repartis pour nous rendre compte que quelques mètres plus loin, une autre clairière avec un magnifique tronc déjà en place nous aurait offert un lieu plus confortable. Ce sera pour une autre fois! La suite de la randonnée se poursuivra dans un beau cadre boisé. puis le long d’un vignoble en contrebas. Surprise! Dans celui-ci une sculpture flamboyante de 3 ou 4 m (?) de haut, en forme de larme renversée avec une base renflée et une pointe très effilée jaillit d’un vague relief.

Cette présence nous intrigue et sa signification nous échappe. Plusieurs hypothèses sont échafaudées. La taille de l’objet excluant d’office toute utilisation thérapeutique ou autre pour des humains, il nous faut chercher autre chose. Objet purement esthétique érigé à la demande d’un propriétaire amateur d’art, ou fonction utilitaire?

Si le premier cas est étrange, il ne pose pas de réels problèmes. Le second a généré des hypothèses plus ou moins ésotériques. Antenne radio? (pour contacter qui?) Paratonnerre? (au milieu d’un champ en contrebas avec des arbres plus haut?) Un appareil pour collecter des champs d’énergie pour améliorer le vin? (Il faudra faire une dégustation). Sans réponse, (mais voir Note 1) nous abandonnons ce mystère pour continuer notre chemin vers la chapelle et l’habitat troglodytique.

En face de nous, la falaise nous offre un bel exemple de discordance géologique. Sur les couches calcaires redressées du Hauterivien, (-136 à – 130 MA), la mer burdigalienne a déposé plus de cent millions d’années plus tard des calcaires coquilliers qui sont restés horizontaux, tout en comblant les dépressions existantes. C’est dans cette couche que l’habitat troglodytiques a été creusé.

Les habitats troglodytiques sont nombreux en Provence et celui-ci est intéressant par le soin mis à le rendre confortables, et par la qualité de construction des murs qui le fermaient. Une petite montée nous permet de faire le tour de la chapelle et d’admirer le site, avec ses arbres énormes et sa prairie accueillante et propice au piquenique (et au bivouac ?). Rendu prudent, Gilles décide d’aller vérifier que le sentier caillouteux qui descend est bien celui qui nous ramènera à bon port. C’est bien le cas. Il se prolonge par un frais chemin qui longe une oliveraie et conduit à une large piste, avec une plateforme d’observation du circaète-Jean-le-Blanc. La piste nous ramènera ensuite au parking. Malgré tout, il reste un regret. Celui de ne pas avoir vu la roche qui a donné son nom au village!

Note 1: Les homo erectus qui ont échappé à l’évolution (ce qui est normal puisqu’ils n’y croient pas) et qui expliquent que les pyramides ont été construites par des extra-terrestres, proposeront sans doute l’idée que cet objet étrange a pu être abandonné là par ces derniers. Comme certains supposent aussi qu’ils étaient des géant, on peut dès lors penser qu’il aurait eu un usage bien particulier. (Voir dans ce cas la définition donnée par Alphonse Allais à propos d’un traitement moyenâgeux).

CB

Colorado Provençal

Disons le tout de suite, il y a des cadres dont il faut se méfier. Bon, c’est vrai, Claude nous avait prévenu. « Ce site évolue constamment, je ne peux donc rien garantir quant au circuit et ce qu’on devrait voir, sans compter que je n’y suis pas venu depuis très longtemps ». Malgré ses explications sur les phénomènes géologique s et climatiques qui ont conduit à la formation de ces paysages somptueux, (mer,approfondissement, comblement, surrection, climat tropical, il y a un peu moins de 100 millions d’années), nous n’aurions pas dû oublier son avertissement. Et ça commence bien: Déjà, le cours d’eau de la Doa n’est plus un cours d’eau, mais le lit funéraire d’un ruisseau défunt. Ce n’était pas une raison pour l’emprunter en pensant que c’était le chemin…mais bon, c’est très agréable, frais, arboré, paysage surprenant quand on pense aux garrigues et pinèdes du reste de la région. La ripisylve d’aulnes et peupliers nous protège des ardeurs du soleil. Claude finit par comprendre que nous suivons le cours d’une rivière parfois sujette à des crues inattendues. L’inconscient continue quand même à mettre notre vie en danger jusqu’à ce qu’une flaque d’eau le pousse à nous ramener sur le droit chemin. Les bassins de décantation sont partout présents. Il nous avait promis une construction avec l’ensemble du mécanisme pour produire de l’eau sous pression. Étrange, nous y arrivons malgré les errements inquiétants du début. Tout y est: Le captage de l’eau, les chaudières qui produisent la pression nécessaire pour activer la pompe, et la pompe qui va pousser l’eau directement vers les carrières pour le lessivage des ocres. Une longue observation des l’ensemble des machines pour comprendre leur fonctionnement occupe le groupe, puis nous repartons, confiants. Confiants? Euh, Claude nous dit qu’il faut retrouver l’ancien chemin de Rustrel à Cazeneuve, nous abandonne quelques secondes, puis revient. Ça y est! Mais dans la montée, il faut aussi trouver la sente sur laquelle il veut nous conduire. Nouvel abandon puis nouveau cri de victoire. Beau vallon, rails et wagon qui témoignent de l’exploitation des ocres, très rapide visite d’une galerie dans laquelle nous ne nous attardons pas pour ne pas gêner des chiroptères.

Le bout du tunnel, lumière et éblouissement

Pique nique, puis nouvelle interrogation. Où est la suite? Nous voilà de nouveaux abandonnés dans une nature sauvage par notre guide qui repart en exploration, soi-disant pour nous éviter des détours inutiles. L’angoisse nous saisit, mais le voila de retour au bout de quelques minutes. C’est bon. La suite nous permet d’admirer des orifices perchés d’anciennes galeries, et de belles formations aux couleurs éclatantes.

Nous continuons ensuite vers le cirque jaune avec son rail qui surgit du sable comme un plongeoir à l’extrémité duquel personne ne s’aventure, cette année!

Lors d’une sortie il y a quelques années, des membres audacieux ont utilisé les rails pour sauter sur la pente!

Après quelques glissades ludiques, sur les pentes de sable jaune et de nouvelles observations de formes et couleurs étonnantes, nous continuons pour retrouver le site touristique. Bon, Claude a suivi par erreur? un chemin dans une vallon pour nous dire que ce n’était pas le bon, mais nous affirme qu’il retourne vers le cabanon aux volet bleus. C’est vrai et nous retrouvons le chemin le long de la Doa, ce qui raccourcit quelque peu la rando, mais personne ne lui en veut, ni ne s’en plaint. C’est déjà une belle balade, au point qu’arrivés au site touristique, nous décidons de remettre sa visite à un autre jour, et à une heure à laquelle le chemin ne ressemblera pas à la Canebière un samedi après midi!

Ce que nous ne sommes pas allés voir après nos aventures.

Goûter, voiture, Vitrolles.

Sainte Victoire, MSV, Cézanne, la Marbrière, MSV

Un temps incertain pour cette sortie au départ de la Maison de la Sainte Victoire. Annoncé: « Nuageux et rares averses ». Deux nouveaux participants en plus des habitué(e)s. Anthony et sa fille à poils non homo-sapiens, Mika. Nous quittons le parking de la MSV pour descendre par le sentier du trou. Il ne fait pas chaud! Sur notre droite, une belle lame verticale se fait remarquer par son œil sanguinolent. Beau contraste entre le rouge de l’argile et la blancheur du calcaire. Mais pas trou visible. Nous remontons ensuite vers le refuge Cézanne, mais cette fois, enlever la couche de vêtements ajoutée lors de la descente s’avère nécessaire. Arrivés au refuge, nous pensons avoir trouvé l’explication du « trou » en question. Sous les ruines de la chapelle, il y a en effet un trou qui ne ferait pas le bonheur des spéléos, mais qui a sans doute donné son nom au hameau. Lecture des panneaux d’information. Il ne reste que quatre misérables bouts de mur des habitations du hameau, mais la belle aire de battage témoigne de la vie passée.

Nous repartons sur le sentier marron, nous recroisons une randonneuse à cheval, mais nous nous demandons si nous allons trouver un emplacement abrité du vent pour piqueniquer. Les bons yeux d’une participante signalent une entrée de grotte au loin, ce qui commence à ranimer progressivement des neurones dans la cervelle déliquescente de Claude. Très progressivement… »oui, il connait….oui c’est facile d’accès…non ce n’est pas très loin…ah, oui, il y est allé avec des élèves…il y a même bivouaqué avec eux ». Bref, (façon de parler…), le temps qu’il se souvienne de tout ça, nous sommes déjà à la grotte. Belle vue sur le Sud jusqu’à la Sainte Baume et la merveilleuse cheminée de Gardanne qui pointe un doigt insolent vers les cieux. Pique nique agrémenté par un dessert de biscuits et de chocolats qui mettent à mal les désirs de garder la ligne. Laurence fait une commande de chocolats pour noël, ce qui inquiète Claude. « Il t’en faut beaucoup? » « Non » Bon je vais voir »

Pique nique sur la plateforme devant la grotte

Avant de repartir, Claude donne quelques explications géologiques. (Il ne peut vraiment pas s’en empêcher…). Brèches, poudingues, failles, miroir de failles, tout cela montrant des exemples sur place. Bon, il faut repartir. C’est encore loin? Ça monte encore? Euh..Lorsque Claude a indiqué le-la dénivelé(e) de la rando, (ménageons les susceptibilités des divers genres), il s’était contenté de soustraire le point le plus bas du point le plus haut, négligeant tout simplement que de nombreux vallons entaillent le flanc Sud de la Sainte. (note 1). Et donc, arrivés au niveau de l’oppidum, des murmures contestataires soupirent doucement dans la brise. Claude, malgré sa surdité, perçoit la révolution naissante. « On peut rejoindre directement la MSV si vous voulez » Conciliabules…C’est trop tôt, le groupe décide de continuer jusqu’au chemin qui mène à la marbrière. Nous y arrivons.

« Euh..il faut monter là haut? » L’éboulis de blocs qui monte (Note 2) fort abruptement vers la marbrière est quelque peu rébarbatif. Claude explique qu’il y a un chemin qui n’emprunte pas du tout l’éboulis mais en fait le tour. Nouveau conciliabule. Le sentier que descend vers la MSV est tentant. D’un autre coté, c’est dommage de ne pas voir la marbrière. Claude indique le nombre de mètres restant à gravir, puis propose d’aller voir les difficultés du chemin, et en donne à son retour une description certes quelque peu imprécise sur le temps de montée (il a multiplié le sien par deux..). Finalement, chacun à son rythme, tout le monde se retrouve en haut, et content d’y être! Plus aucune récriminations, tout le monde est d’accord, c’est beau, et impressionnant! Fabienne trouve son bonheur avec des bouts de « marbre », puis nous voilà sur le chemin de retour, facile et reposant jusqu’aux voitures.

Note 1: Claude « Bon, OK, mais c’est à peine le double de ce que j’avais annoncé…négligeable, non? »

Note 2: Oui, je sais, un éboulis descend, il ne monte pas. Ça n’empêche pas que quand on est en bas, il faut le remonter puisqu’il est descendu.

CB

Sainte Victoire sous le soleil

C’est Fabienne qui se charge de récupérer Laurence et Claude pour les transporter jusqu’au parking de la Maison de la Sainte Victoire. (Merci!). Sur le parking, nous voilà déjà transformés en guides touristiques: Première demande de renseignement par des non locaux, et ce ne sera pas la dernière! Notre devoir accompli, nous voici en chemin jusqu’aux ruines au sommet de l’oppidum. La température est douce, la montée agréable, la vue sur les massifs plus au sud superbe. Nous tournons le dos au paysages lointains pour rejoindre le tracé marron qui nous conduira jusqu’au refuge Cézanne. Dans la descente, Nous rencontrons deux gardes du Grand Site qui connaissent Claude, et une discussion de retrouvailles s’ensuit . Laurence et Fabienne se font expliquer le rôle des gardes. La descente reprend, avec quelques haltes pour de brèves rencontres souriantes avec des ânes, des chiens, et les humains qu’ils accompagnent. Des vélos électriques aussi, qui inversent les rôles et se laissent tranquillement pousser par les naïfs transpirants qui pensaient probablement qu’ils allaient être transportés sans effort sur le sentier.

Nous voici au refuge. Claude remet à nouveau sur le bon chemin des touristes qui pensaient que Google-map allait les guider obligatoirement et sans hésitation vers le but de leur randonnée. Pendant ce temps là, Fabienne et Laurence vont visiter la chapelle du trou. Pique nique sur l’herbe, avec quelques douceurs pour annuler les effets bienfaisants de l’activité physique. Biscuits chocolat et Loukoums apportés par Laurence, et biscuits de Claude qui a pensé que du caramel au beurre salé pourrait les rendre plus énergétiques. Puis un couple vient à son tour demander de l’aide. « Excusez nous, vous êtes de la région? On ne trouve pas la Sainte Victoire. Où est elle? » Claude est un peu désarçonné par la question! « Euh, d’où êtes vous? » Ah, ils sont suisses, ce qui explique la question. Non, non, vous n’y êtes pas, mauvais esprits, ce n’était pas une preuve de la lenteur proverbiale des spécialistes de la mesure du temps! Ces deux montagnards habitués aux grands sommets des Alpes pensaient que Saint Victoire était un sommet bien visible parmi d’autres. Reconnaissons que celui de la Sainte ne se distingue pas du reste de la chaîne si on ne connait pas les lieux. Donc, courte explication, la Sainte Victoire est la chaîne qui s’étend approximativement du Tholonet à Puyloubier, et son son sommet ne dépasse que d’une cinquantaine de mètres la moyenne de la ligne de crête. Les voilà rassurés, et partis pour ce qui n’était pour eux qu’une très modeste balade.

Après un peu de repos digestif, nous voici repartis. Descente vers la route du Tholonet, puis sentier qui nous ramènera vers la Maison de la Sainte Victoire. Hum, pendant ces heures de début d’après midi le sentier n’est pas aussi à l’ombre que ce que Claude le pensait. Il fait très chaud, et de nombreux arrêts dans des taches d’ombre pour se désaltérer sont nécessaires.Nous voici enfin, à la MSV, et Laurence nous offre un café. Discussion avec la patronne aimable et chaleureuse qui pense avoir déjà rencontré Claude, mais dans quelles circonstances? « Exposition spéléo et conférence? » propose Claude. « Ah, oui, c’est ça! » Quelle mémoire physionomiste! Visite ensuite de l’exposition permanente de paléontologie, et de celle provisoire sur « l’arbre des sens ». Puis la décision est prise d’aller voir un site à œufs de dinosaures que Fabienne ne connait pas. Après une hésitation sur le bon parking, jolie balade jusqu’au site. Hélas, plus grand chose à voir, les pilleurs sont passés par là. Une belle empreinte négative quand même. Sur le retour, on admire des papillons, une grande libellule en train de pondre, une jolie demoiselle bleue, puis retour vers la civilisation.

doc Amis de la SV
Le secteur du refuge Cézanne a été un hameau avec une chapelle-hermitage. Photo de 1907(Doc ASV)
Un joli papillon bleu pointillé. (Fabienne)
La belle grande libellule qui passait son temps à pondre sans tenir compte de notre présence. (Fabienne)
La montagne vue de la chapelle du trou (Fabienne)

Montagne de Vautubière

Une belle journée printanière pour Claude et Anne-Marie. Départ de Bèdes par le chemin de la Chapelle. Départ de la piste sur la gauche, mais une voiture stationnée avec la portière conducteur largement ouverte nous intrigue. Paysan ou randonneur avec un besoin urgent? Nous ne nous attardons pas pour rester discrets! Les sangliers ont abondamment utilisé la piste pour leurs besoins eux aussi. Tiens, un trou? La première idée est une perte, mais la structure du trou avec deux départs opposés et la faible profondeur de la nappe phréatique (de nombreux pompages sur la plaine) laisse plutôt supposer une remontée de celle ci lors d’importantes chûtes de pluie. Peu engageant à priori, et on n’est pas là pour la spéléo.

Nous continuons Nord Est avec quelques errements pour rejoindre la grande piste en partie goudronnée qui mène au sommet, mais un petit sentier à travers bois nous tente. Problème: sur la carte, il s’arrête au sommet de la colline qui surplombe le vallon de Bayle. On se concerte. C’est bien plus sympa que la piste, mais bien plus aventureux. On tente? Après tout, tous les chemins qui ne mènent pas à Rome ne sont pas forcément marqués sur la carte IGN (Claude en a fait plusieurs fois l’expérience) et puis il serait étonnant qu’aucun randonneur n’ait jamais pensé à rejoindre le sommet de Vautubière par là.

Montée très agréable, pas trop raide, des crocus qui s’épanouissent, et au sommet de la colline, nous décidons de pique-niquer, (Honni soit qui mal y pense!). Soleil, pas de vent, jolie vue embrumée sur les contreforts des Alpes enneigées et sur la vallée de la Durance.

Au loin les Alpes du Sud enneigées, Puis la chaîne du Lubéron et enfin la vallée de la Durance avec Saint_Paul-lès-Durance, et à droite, Cadarache où ITER est en construction.

Après dégustation des douceurs concoctées par Anne-Marie et quelques calissons, il est temps de voir la suite du sentier. Quelques mètres de descente, et deux départs. Un qui redescend vers le vallon de Bayle, et un qui ne peut que remonter vers le sommet de Vautubière. C’est gagné! Nous atteignons le sommet. De là la vue plonge vers le Sud.

Vaste panorama avec Sainte Victoire et la Sainte Baume. Au premier plan, la piste du retour vers la civilisation.

Enfin redescente par le sentier accidenté sur le flanc sud de la montagne pour rejoindre Bèdes. Tiens, la voiture est toujours là, la portière toujours ouverte. C’est quand même étrange. Nous en faisons le tour, et Claude repousse la portière avec sa manche pour rendre l’abandon moins visible. Nous décidons de signaler le véhicule à la première gendarmerie rencontrée. À Jouques, pas de gendarmerie bien sûr, mais il y a la police municipale.Ce qui devait être un simple signalement devient rapidement une longue conversation entre gens qui partagent les même passions! Puis on reprend la voiture, et retour vers Vitrolles. Belle rando avec un temps superbe!

Entre la Durance et la Sainte Victoire

Cette rando initialement prévue le samedi 5 février a été déplacée au Vendredi 4 à cause du déménagement prévu par Daniel et Cécile.

Trois randos différentes avaient été préparées en fonction des prévisions météo données en début de semaine. Le choix a été fait pendant le café traditionnel offert par Laurence. Ce sera celle au départ de Meyrargues, malgré ses importantes incertitudes concernant les trajets possibles. En effet, Claude a constaté que des sentiers balisés sur la carte IGN de 1999 avaient disparu sur la version 2009, mais a proposé de les tester quand même en avertissant qu’ils ne seraient plus forcément accessibles. Le risque de se perdre n’a découragé personne. Nous voici maintenant dans la voiture électrique d’Anne Marie, notre tout aussi fidèle conductrice. (Euh…pour le féminin de chauffeur….?). Arrivés à Meyrargues, l’accès au château en voiture a nécessité quelques détours à cause des rues barrées pour cause de travaux. Nous décidons de nous garer un peu plus bas sur un parking prévu pour le festival (?). Nous voici enfin au départ des sentiers. Montée vers la chapelle dont la vie mouvementée ne permet guère de deviner qu’elle est née au moyen-âge. Notre montée continue paisiblement vers la crête, mais les prévisions météo du Lundi ont bien changé entre temps. Le vent à décorner les bœufs et les cocus a été remplacé par un ciel légèrement couvert et une température clémente qui nous conduira à ranger les lourds anoraks dans les sacs. On regarde la carte et on choisit un itinéraire vers le collet Redon. Belle vue sur « les calanques » et la tour de guet. Dans la descente vers le vallon sous le collet, on rencontre deux sangliers qui nous refusent la priorité à droite et traversent sportivement le sentier sous notre nez pour aller se réfugier plus haut. En remontant ensuite la piste nous croisons dans notre montée (et étrangement dans leur descente…), deux jeunes femmes avec lesquelles nous échangeons des infos sur nos trajets respectifs. Au sommet, nous trouvons un coin pour notre pique-nique à l’abri de la légère brise qui caresse les lieux . Partage de la spécialité au foie gars de Laurence et les petits pains d’épices au sucre d’Anne-Marie. Le calcul du nombre de calories absorbées nous conduit à penser qu’il va falloir allonger la rando pour en dépenser au moins une petite partie. Nous nous dirigeons donc vers l’ex « camp chinois ». Trois ou quatre habitations l’ont maintenant remplacé sur le site. De là, un seul échappatoire vers le sud-Ouest: une piste fort raide (25% sur les 500 premiers mètres), dont le sol montre de nombreuses traces de fossiles. Marques externes de coquilles d’ammonites et de bivalves sont visibles partout. Les randonneuses demandent des explications sur ces animaux et leur fossilisation. Claude donne donc quelques informations. Les ammonites sont des céphalopodes comme les pieuvres, les calmars, etc. mais avec une coquille externe, et elles ont disparu en même temps que les dinosaures, alors que leurs cousins nautiles ont survécu dans les mers chaudes. Une courte explications sur la diagenèse (formation des roches) et le mécanisme de la fossilisation des organismes de l’époque complètent cette initiation à la paléontologie. Le retour vers le château est un peu plus aventureux avec des raccourcis et des détours plus ou moins sportifs, mais on retrouve la voiture sans difficultés importantes.

Autour de la réserve naturelle de la Sainte Victoire

Le soleil est là, mais le mistral provoque une température plutôt fraiche! Cette rando nous a permis de passer sous le canal d’irrigation du Bimont, et de voir les moyens mis en œuvre par le conseil départemental pour lutter contre les incendies: oliveraies et brumisateurs. Après le pique nique au soleil et à l’abri du vent, nous avons ensuite descendu la piste jusqu’au gisement d’œufs de dinosaures de Roques Hautes, et jeté un coup d’œil à la source devenue permanente depuis la construction du barrage. Le retour nous a fait passer devant la carrière de « marbre » du Tholonet. Énormes blocs abandonnés à la fin de l’exploitation et construction maintenant utilisée par la garde à cheval. Une fois polie, cette brèche a été utilisée pour des cheminées dans le château de Versailles et de nombreux hôtels particuliers. Elle a également fourni des dessus de meubles exportés dans toute l’Europe. Après la balade le long des oliveraies, nous sommes redescendus vers le village le long d’un ancien petit canal d’irrigation pour retrouver le parking.