Sainte Victoire, MSV, Cézanne, la Marbrière, MSV

Un temps incertain pour cette sortie au départ de la Maison de la Sainte Victoire. Annoncé: « Nuageux et rares averses ». Deux nouveaux participants en plus des habitué(e)s. Anthony et sa fille à poils non homo-sapiens, Mika. Nous quittons le parking de la MSV pour descendre par le sentier du trou. Il ne fait pas chaud! Sur notre droite, une belle lame verticale se fait remarquer par son œil sanguinolent. Beau contraste entre le rouge de l’argile et la blancheur du calcaire. Mais pas trou visible. Nous remontons ensuite vers le refuge Cézanne, mais cette fois, enlever la couche de vêtements ajoutée lors de la descente s’avère nécessaire. Arrivés au refuge, nous pensons avoir trouvé l’explication du « trou » en question. Sous les ruines de la chapelle, il y a en effet un trou qui ne ferait pas le bonheur des spéléos, mais qui a sans doute donné son nom au hameau. Lecture des panneaux d’information. Il ne reste que quatre misérables bouts de mur des habitations du hameau, mais la belle aire de battage témoigne de la vie passée.

Nous repartons sur le sentier marron, nous recroisons une randonneuse à cheval, mais nous nous demandons si nous allons trouver un emplacement abrité du vent pour piqueniquer. Les bons yeux d’une participante signalent une entrée de grotte au loin, ce qui commence à ranimer progressivement des neurones dans la cervelle déliquescente de Claude. Très progressivement… »oui, il connait….oui c’est facile d’accès…non ce n’est pas très loin…ah, oui, il y est allé avec des élèves…il y a même bivouaqué avec eux ». Bref, (façon de parler…), le temps qu’il se souvienne de tout ça, nous sommes déjà à la grotte. Belle vue sur le Sud jusqu’à la Sainte Baume et la merveilleuse cheminée de Gardanne qui pointe un doigt insolent vers les cieux. Pique nique agrémenté par un dessert de biscuits et de chocolats qui mettent à mal les désirs de garder la ligne. Laurence fait une commande de chocolats pour noël, ce qui inquiète Claude. « Il t’en faut beaucoup? » « Non » Bon je vais voir »

Pique nique sur la plateforme devant la grotte

Avant de repartir, Claude donne quelques explications géologiques. (Il ne peut vraiment pas s’en empêcher…). Brèches, poudingues, failles, miroir de failles, tout cela montrant des exemples sur place. Bon, il faut repartir. C’est encore loin? Ça monte encore? Euh..Lorsque Claude a indiqué le-la dénivelé(e) de la rando, (ménageons les susceptibilités des divers genres), il s’était contenté de soustraire le point le plus bas du point le plus haut, négligeant tout simplement que de nombreux vallons entaillent le flanc Sud de la Sainte. (note 1). Et donc, arrivés au niveau de l’oppidum, des murmures contestataires soupirent doucement dans la brise. Claude, malgré sa surdité, perçoit la révolution naissante. « On peut rejoindre directement la MSV si vous voulez » Conciliabules…C’est trop tôt, le groupe décide de continuer jusqu’au chemin qui mène à la marbrière. Nous y arrivons.

« Euh..il faut monter là haut? » L’éboulis de blocs qui monte (Note 2) fort abruptement vers la marbrière est quelque peu rébarbatif. Claude explique qu’il y a un chemin qui n’emprunte pas du tout l’éboulis mais en fait le tour. Nouveau conciliabule. Le sentier que descend vers la MSV est tentant. D’un autre coté, c’est dommage de ne pas voir la marbrière. Claude indique le nombre de mètres restant à gravir, puis propose d’aller voir les difficultés du chemin, et en donne à son retour une description certes quelque peu imprécise sur le temps de montée (il a multiplié le sien par deux..). Finalement, chacun à son rythme, tout le monde se retrouve en haut, et content d’y être! Plus aucune récriminations, tout le monde est d’accord, c’est beau, et impressionnant! Fabienne trouve son bonheur avec des bouts de « marbre », puis nous voilà sur le chemin de retour, facile et reposant jusqu’aux voitures.

Note 1: Claude « Bon, OK, mais c’est à peine le double de ce que j’avais annoncé…négligeable, non? »

Note 2: Oui, je sais, un éboulis descend, il ne monte pas. Ça n’empêche pas que quand on est en bas, il faut le remonter puisqu’il est descendu.

CB

Autour de la réserve naturelle de la Sainte Victoire

Le soleil est là, mais le mistral provoque une température plutôt fraiche! Cette rando nous a permis de passer sous le canal d’irrigation du Bimont, et de voir les moyens mis en œuvre par le conseil départemental pour lutter contre les incendies: oliveraies et brumisateurs. Après le pique nique au soleil et à l’abri du vent, nous avons ensuite descendu la piste jusqu’au gisement d’œufs de dinosaures de Roques Hautes, et jeté un coup d’œil à la source devenue permanente depuis la construction du barrage. Le retour nous a fait passer devant la carrière de « marbre » du Tholonet. Énormes blocs abandonnés à la fin de l’exploitation et construction maintenant utilisée par la garde à cheval. Une fois polie, cette brèche a été utilisée pour des cheminées dans le château de Versailles et de nombreux hôtels particuliers. Elle a également fourni des dessus de meubles exportés dans toute l’Europe. Après la balade le long des oliveraies, nous sommes redescendus vers le village le long d’un ancien petit canal d’irrigation pour retrouver le parking.

Barrages Bimont et Zolà

La randonnée peut se résumer à deux noms de barrages : Bimont et Zola, où à une durée géologique : 200 millions d’années.

Cette randonnée a donc permis d’une part de mieux connaître les deux plus récents barrages construits sur le petit cours d’eau Cause-Infernet qui, si petit soit-il se permet de changer de nom sur son parcours.

L’autre intérêt était de pouvoir observer les vieilles formations géologiques du Lias (environ moins 210 millions d’années), et celles très récentes (pour la géologie) du Tortonien marin (environ moins 10 millions d’années) et de ses fossiles. Et cela sous le regard indifférent de la belle chaîne jurassique de la Sainte Victoire. Elle a aussi permis d’apercevoir les couches du Rognacien (autour de moins 65 millions d’années) qui a livré tant d’oeufs et d’ossements des derniers dinosaures à la Sainte Victoire et dans la zone de la gare de Vitrolles. Sait on que la quantité incroyable d’oeufs trouvés autour de la Sainte Victoire a permis de surnommer Aix en Provence « Eggs en Provence » ?

Rando proposée par Claude B.